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29 août 2006

C'est presque devenu une tradition: à chaque fois

C'est presque devenu une tradition: à chaque fois que j'annonce une note pour "bientôt" ou "plus tard", celle-ci est bien vite jetée aux oubliettes. Ainsi, les lecteurs de mon ancien blog, Turtle Soup, attendent ils toujours mon article sur Rancid, plus d'un an après. Mais comme il faut savoir perdre les mauvaises habitudes, je me force à revenir sur ce voyage aux Pays-Bas. Bon, je dois l'avouer: à la base, j'étais surtout parti là-bas pour visiter les coffee-shops, ainsi que pour honorer une promesse (ce voyage étant prévu depuis sept ans et sans cesse repoussé aux calendes grecques). Si j'avais su ! Enfant, lorsque j'étais allé en Italie, en Espagne ou en Suisse, j'avais été déçu d'être si peu dépaysé. A quoi bon aller dans un pays étranger si c'est comme la France ? Cette fois, ce fut l'inverse: je ne m'étais pas préparé, et je me suis retrouvé sur le cul. Dans ce pays de fou, tout est différent. Alors que la Belgique, y compris dans sa partie néerlandophone, ressemble comme deux gouttes d'eau à la province française, dès que la frontière est passée on se retrouve sur la planète Mars, des urbanistes mutants ayant décidé de tout faire pour perturber les visiteurs étrangers. Tout est d'ailleurs pensé de manière très intelligente, c'est à la fois fonctionnel, propre et joli à regarder, même si l'usage de l'automobile m'a été rendu pénible par ce marquage au sol aux règles incompréhensibles... Nous avons pris le parti d'éviter les grands centres urbains, et nous nous sommes ainsi retrouvés à Breskens, petite cité touristique sur la côte. La population y était très familiale, on aurait pû être à Eurodisney ou dans un Village Vacances Famille, et nous détonnions dans le paysages avec nos looks de jeunes branchés urbains. Pourtant, je n'ai jamais senti sur moi de regard réprobateur ("c'est qui ces petits cons ?") comme cela arrive si souvent en France... Apparemment nombre de vacanciers avaient fui le mauvais temps, et on se serait parfois cru dans une ville fantôme, ce qui ne faisait que rajouter à l'ambiance d'étrangeté. Les néerlandais eux-mêmes sont un peuple à part: non seulement ils sont d'une beauté frappante, mais ils sont de plus adorables de gentillesse. Ou plutôt, car rien ne me permet d'affirmer qu'ils sont réellement plus "gentils" que les autres, de douceur. Même les enfants semblent plus calmes que ces petits garnements de français ! Mais les deux choses qui m'ont le plus marqué, ce sont les animaux et les bateaux. Car voyez-vous, je n'avais jamais vu autant de vie de toute la mienne. Dans les jardins, des dizaines de lapins, on peut presque les toucher. Près de la plage, des chèvres. Partout de la végétation en broussaille, et donc inaccessible aux humains, alors qu'en France le moindre mètre carré de verdure doit pouvoir servir à la ballade dominicale. Des grillons qu'on ne se contente pas d'entendre de loin, car ils nous sautent dessus. Quant aux algues, on pouvait les voir bouger, et les entendre. Et pourtant, cette nature préservée n'est pas incompatible avec un aménagement de type urbain. Alors que les littoraux français sont souvent laissés à l'abandon, tout y était en effet reglé au millimètre près: c'est ainsi que de nombreux handicapés, installés dans de petits véhicules électriques, se déplaçaient sur les chemins entretenus le long des plages. Je passe sur les vélos et le "réflexe citoyen" écologique, vous savez déjà tout ça. Ce qui est important, c'est que j'ai enfin compris le sens de mes aspirations écolos. En comparaison, la France, même en rase campagne, semble un territoire "mort", une gigantesque poubelle où il n'y a plus de vie en dehors de l'être humain et des animaux domestiques... J'ai gardé le meilleur pour la fin: ces putains de bateaux. en photo, le ferry qui va de Breskens à Isslingen Il doit y avoir là-bas une route maritime très stricte (il s'agit d'un golfe nettement plus étroit que le golfe du Morbihan par exemple, avec des plages des deux côtés). Et comme la circulation est intense, les bateaux se suivent les uns derrière les autres, comme s'il s'agissait des wagons d'un train sans début ni fin. C'est particulièrement impressionnant, surtout la nuit. En fait, je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi étonnant. Et dire que tous ces petits français débarquent en masse dans ce pays, achètent leur herbe, puis repartent chez eux dans la demi-heure (il n'y a pas de français à Breskens, alors qu'ils sont nombreux 30 km plus loin, dans la ville où se trouve le coffee-shop). Ils ne savent pas ce qu'ils loupent...
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