Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
[insérer ici une quelconque onomatopée]
31 décembre 2006

Punkettes (rediff)

Partout où je vais, j'entends parler de Plastiscine. Et tout le temps, c'est le même commentaire: «Elles sont jolies, mais la musique c'est pas terrible». Et à chaque fois, mes nerfs se nouent. Car si je ne peux nier que c'est une photo qui a d'abord attiré mon attention sur ce groupe, c'est leur musique qui a fait de moi un fan. Il est vrai que leur style est assez déroutant. Alors que tous leurs camarades sont dans un trip rockabilly/rock garage des années 50/60, Plastiscine va chercher ses influences dans une tradition différente: le punk féminin post-77. Et il y a longtemps que j'attendais ça. Plastiscine Tout a commencé avec Siouxsie & The Banshees. Banshee, c'était mon surnom quand j'étais ado (c'était à la fois un dérivé de Benji, un trip sur les fées de la mythologie irlandaise, et une référence à un personnage des X-Men, qui de plus avait l'avantage de s'écrire facilement en hiraganas). Si on y ajoute le fait que j'étais fan de The Cure (l'alter-ego masculin des Banshees), le groupe de Susan Dallion, alias Siouxsie Sioux, ne pouvait pas échapper bien longtemps à ma vigilance. Ce fut tout de suite un coup de coeur. Leurs chansons exprimaient tant de choses, des choses qui remuaient toutes les angoisses enfermées en moi. "Happy House" était tout simplement le meilleur morceau de dance music jamais composé. Et c'est mon admiration ambigue pour Siouxsie Sioux qui m'a fait prendre conscience que, oui, un mec aussi pouvait être une groupie. (faut dire aussi, vous avez vu comment elle est belle ?) Puis je me suis me suis mis à collectionner frénétiquement les disques de tous les groupes de punkettes: Blondie bien sûr, les fabuleuses Raincoats, Rip Rig & Panic (avec Neneh Cherry), les Sugarcubes, et celui qui deviendra la plus évidente référence de Plastiscine: les Slits. Elles étaient menées par Ari Up (la belle-fille de Johnny Rotten), et leur influence sur le Punk londonien fut considérable, notamment parce qu'elle furent les premières à y introduire des éléments de funk, dub et reggae, avant même les Clash ou Gang Of Four. Les Slits étaient un des groupes préférés de John Peel, qui leur a fait enregistrer plusieurs sessions regroupées dans le disque en photo en haut de cette note. D'autres formations avaient poursuivi la tradition dans les années 90: Hole et les autres groupes riot grrls/kindergarten, le meilleur étant Bikini Kill, dont le nouvel avatar, Le Tigre, me rappelle les meilleurs moments des Banshees. Mais celui de ces groupes pour lequel j'ai le plus d'affection, parce qu'il est français, c'est les Stinky Toys, qui devint peu après Elli & Jacno. Oui, nous aussi nous avions notre punkette, quel dommage qu'elle se soit ensuite tourné vers la variété ! (pour ceux qui ne suivent pas, je parle bien sûr d'Elli Medeiros). (Elli et Jacno) Et lorsque, il y a quelques mois, j'ai vu Plastiscine en concert pour la première fois, c'était comme si le Messie était redescendu sur Terre: c'était bien cette tradition que ces filles incarnaient. L'approche était froide, les rythmes cassés, les textes minimalistes, le chant hulullant. Katty était fort crédible en Elli du XXIe siècle. Et en plus, les compositions étaient très réussies. Leur musique est la meilleure bande-son qu'on puisse imaginer à notre époque torturée. Les émeutes récentes nous l'ont rappellé une fois de plus: l'hédonisme insouciant des années 50 et 60 est bel et bien mort. Le Punk nihiliste de Plastiscine est, lui, plus que jamais d'actualité.
Publicité
Commentaires
T
Pastill > Merci :-D
P
J'y connais rien en punk féminin mais t'en parles si bien...(dégoutée de pas les avoir vu!)
T
Je ne connais pas trop la musique de Nina, seulement "African Reggae". Mais il ne fait aucun doute qu'elle mérite de faire partie d'une liste des plus célèbres punkettes.
D
dans ta liste punkettes t'oublierais pas la grande hagen ?
Publicité