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24 décembre 2006

La vérité (rediff)

Hier soir j'ai vu un film tellement extraordinaire qu'il fallait que je vous en parle. Il s'agit de La vérité d'Henri-Georges Clouzot, avec Brigitte Bardot, sorti sur les écrans en 1960 et récompensé par l'Oscar du meilleur film étranger cette même année.

Dominique Marceau est jugée pour l'assassinat de son ancien fiancé. Elle reconnaît sa culpabilité, mais la cour doit décider s'il s'agit d'un crime passionnel ou non. Le film alterne les séquences au tribunal et les "flashbacks" révelant au spectateur ce qu'il s'est réellement passé. L'audience est éprouvante pour Dominique: seul Guérin, son avocat, fait preuve de tolérance pour elle, les autres représentants de la justice française jugeant davantage la moralité de sa personne que les faits qui l'ont amené en ces lieux. Il est vrai que la complexité émotionnelle d'une telle femme ne peut qu'échapper à toutes ces tristes barbes directement issues de la vieille france moisie. L'ambiance kafkaïenne est au rendez-vous...

Dominique vit avec sa soeur Annie, qui lui reproche en permanence son mode de vie dissolu et ses moeurs légères. Un jour, alors qu'Annie est sortie, arrive à l'appartement son ami Gilbert. Celui-ci aura la surprise de faire la connaissance de la provocatrice Dominique qui use et abuse de ses charmes. Dominique juge d'abord dûrement Gilbert, elle le trouve fort ennuyeux, et lorsqu'il commence à lui faire des avances elle les repousse. Mais Gilbert est insistant, et Dominique finit par lui céder, puis se découvre folle amoureuse de lui. C'est alors que les ennuis commencent. Gilbert ne supporte pas la liberté de sa jeune fiancée, il est jaloux à en crever et cherche constamment à la mettre dans une cage dorée. La situation va dégénerer...

Ce qui est marquant dans ce film c'est sa modernité. J'ai lu une critique sur un site, probablement rédigée par un hippie trop naïf, déclarant que la liberté du personnage de Bardot était certes révolutionnaire à l'époque mais un peu banale de nos jours. J'observe tous les jours le contraire: Dominique serait aujourd'hui tout autant méprisée et stigmatisée que dans les années 60, et c'est la grande force de ce film que de nous renvoyer à notre propre époque et de nous révéler qu'elle est, du point de vue des moeurs, en pleine régression. N'hésitez donc pas, si vous en avez l'occasion, à consacrer deux heures de votre temps à ce petit chef d'oeuvre salutaire.

 

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